Domaine Les Fosses Rouges
Benoit Savigny
C’est sur la route de Sougé, dans le village de Trôo, que Benoît Savigny a choisi de construire son chai sur l’ancienne Briqueterie « Les Fosses Rouges ». En hommage, il gardera ce nom pour son domaine. Peu de choses le prédestinaient pourtant au métier : originaire de Loire, d’un tout petit village « paumé », il rejoint Paris pour étudier l’architecture, puis s’installe en tant que graphiste indépendant dans ce domaine. Progressivement, l’aspect “isolé” de son statut nourrit l’envie de « revoir des gens ». C’est alors le souvenir de jeunesse, des pèlerinages familiaux dans les caves de Bourgogne et l’envie lointaine d’intégrer cet univers où s’articule le paysage, l’histoire, la gastronomie, qui pousse Benoît à une reconversion dans le commerce du vin.
Une succession de rencontres, dont Philippe Chigard (domaine de la Table Rouge) au lycée viticole d’ Amboise, et un premier stage en vinification font petit à petit évoluer son projet de « vendre » vers celui de « faire ». Après un an d’expérience en tant qu’employé, il projette de s’installer sur 3,5 ha de terres et replanter de la vigne dans cet ancien village viticole où domine aujourd’hui la céréale. C’est finalement avec une parcelle de 1,5 ha de Pinot d’Aunis en location que Benoît commence son activité en 2013. Un compromis qui lui permet finalement de se faire la main le temps de voir produire les vignes plantées dans la foulée, sur une majeure partie des 5 ha qu’il cultive aujourd’hui. Si par souci économique, Benoît démarre en conventionnel, il bascule dès 2015 en bio, réalisant le danger auquel il s’exposait.
Dans sa réflexion agricole, il cherche à évacuer le plus d’intrants et d’interventions possibles, notamment par la mise en place d’un couvert végétal pour remplacer le travail du sol actuel. Benoît n’a pas de modèle idéal. Très à l’écoute des autres vignerons amis et observateur de ce qui se fait ailleurs, il tient cependant à faire son propre chemin. Véritable touche à tout, il apprécie le côté multi-tâches du métier et l’expérimentation permanente qu’offrent la vigne et le vin. Le côté « humain », toutes ces rencontres et échanges qu’appellent le vin, le conforte dans son choix. Seul vigneron du village, Benoit peut compter sur le soutien de son entourage qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte et sur l’accompagnement d’amis vignerons.
Aujourd’hui, il est fier de ses cuvées, de ses Pineau d’Aunis rouge gouleyants et se réjouit de vinifier les Chenins et Pinot Noirs qu’il a planté lui-même.
Laurie Wendenbaum